L'écoconception numérique: Définition et bonnes pratiques

L’écoconception numérique: Définition et bonnes pratiques

Déjà, l’écoconception numérique, c’est quoi? Définition.

Oui, moi je suis comme ça, pas d’introduction, on rentre dans le vif du sujet! Bon, une petite définition s’impose tout de même, histoire qu’à la fin, vous ne vous disiez pas « Ça parlait de quoi en fait cet article? »

Après quelques recherches, la définition la plus claire que j’ai pu trouver est celle-ci :

[L’écoconception numérique est] « L’intégration de la réduction des impacts environnementaux dès la phase de conception d’un service numérique avec une vision globale sur l’ensemble du cycle de vie. Le même service rendu génère moins d’impacts s’il est éco-conçu. En intégrant les dimensions sociale et économique, elle mène à la conception numérique responsable. »

Source : Eco-conception.fr

Pourquoi parle-t-on d’écoconception dans le domaine des services numériques?

Même si l’on prend doucement conscience de l’empreinte environnementale du numérique, il est encore parfois difficile de la percevoir. En effet, on pense souvent – à tort – que le numérique est dématérialisé (contrairement à un verre McDo qui gît sur le bord de la route…), et donc moins polluant (pas d’impression de documents par exemple).

Toutefois, le numérique, ce sont entre autres: des ordinateurs, des téléphones intelligents, d’immenses serveurs qui fonctionnent 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7, des millions de kilomètres de câbles, des milliards de chargeurs. Faites le calcul rapide chez vous: combien de chargeurs ou de câbles USB avez-vous accumulés depuis l’achat de votre premier cellulaire? Ou bien: dans les 20 dernières années, combien de cellulaires avez-vous achetés versus le nombre de frigidaires? Bon, pour cette dernière question, vous allez me dire que le nombre de frigidaires achetés a également augmenté avec l’obsolescence programmée, mais là, on s’embarque dans un autre sujet.

Une empreinte environnementale digne d’un pays trois fois plus peuplé que la France

L’impact environnemental du numérique est très élevé:

  • En 2020, le numérique représentait entre 2,1% à 3,9% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
  • D’après l’ADEME, cette part pourrait doubler d’ici 2025 (et cette estimation date d’avant mars 2020… moment où, si vous vous en souvenez, nous nous sommes toutes et tous mis à télétravailler et à faire des visioconférences à tire-larigot!)
  • En dehors des émissions GES, le numérique a également un impact négatif à d’autres niveaux: consommation des ressources, utilisation de métaux rares, eau, énergie, etc.
  • En gros, pour remettre ça à l’échelle de la consommation totale de la planète, l’empreinte environnementale du numérique, c’est:

4,2%

Consommation d’énergie primaire

3,8%

Émissions de GES

0,2%

Consommation d’eau

5,6%

Consommation d’électricité

Source : https://www.greenit.fr/etude-empreinte-environnementale-du-numerique-mondial/#empreinte

 

Vous avez encore du mal à visualiser? Imaginez que le numérique soit un pays. Il aurait 2 à 3 fois l’empreinte environnementale de la France (voire bien plus si l’on se base sur certains indicateurs). Bref, c’est bien beau, Internet, mais comment réduire notre empreinte environnementale tout en gardant notre présence sur le web?

Quelques bonnes pratiques responsables pour réduire notre empreinte numérique

Je ne reviendrai pas sur l’achat responsable du matériel informatique, car Patrick avait déjà fait un très bon article à ce sujet. Je vais plutôt me concentrer sur une liste non exhaustive de pistes de réflexion que je vous invite à avoir lors de la refonte de votre site, ou tout simplement lorsque vous faites des mises à jour.

De manière générale, il y a UNE question que vous devez toujours avoir en tête:

« Est-ce vraiment nécessaire? »

Les images, vidéos et animations

Elles représentent une très grande part du poids de votre site. Il est donc important de se poser des questions sur leur utilité. Apportent-elles une plus-value à l’information que vous souhaitez transmettre?

Les images

Évitez les images trop impersonnelles provenant de banques d’images qui n’apportent pas de plus-value à votre message.

Vous avez bien sûr le droit de mettre des images! Vous pouvez toutefois diminuer leur poids sans perte de qualité. Pour ce faire, vous pouvez utiliser des logiciels libres de retouche d’images directement sur votre ordinateur comme ImageMagick ou Gimp. Il existe également des outils en ligne de compression d’image comme Shortpixel, ImageCompressor, ou TinyPNG mais cela vous oblige à téléverser inutilement des images lourdes (ce que l’on veut éviter).

Photo de mon chien Yotsuba après une cure minceur... numérique

Par exemple, voici ci-dessous une photo de ma chienne Yotsuba:

 

Photo originale:

  • Poids : 1.4 Mo
  • Dimensions : 3024 x 4032 pixels

Après redimensionnement et compression (ci-contre) sur un logiciel de retouche d’images:

  • Poids : 55 Ko
  • Dimensions : 450 x 600 pixels

 

La perte de qualité n’est pas suffisante pour être visible à l’œil nu, et pourtant, la photo est passée de 1.4 Mo à 55 Ko.

À titre informatif, la résolution d’un écran standard est de 1920 x 1080, donc même si vous souhaitiez mettre une photo en plein écran, vous pourriez tout de même réduire de moitié les dimensions de votre photo.

Les vidéos

Il est toujours très intéressant de se mettre à la place de l’utilisateur·trice. En tant qu’utilisateur·trice, appréciez-vous une vidéo en lecture automatique lorsque vous arrivez sur un site? Ne trouvez-vous pas que cela ne fait que retarder le moment avant de se rendre à l’information principale que vous veniez chercher?

N’oublions pas qu’aujourd’hui, malheureusement, l’humain est très pressé. Il veut avoir une réponse tout de suite sans chercher, sans prendre le temps de lire un long paragraphe ou de visionner une vidéo de plus de 15 secondes. Alors encore une fois, il est bon de se poser la question: Est-ce pertinent d’avoir une vidéo?

Définir ses besoins réels et aller à l’essentiel

Les polices d’écriture

En plus des questions environnementales, il faut également penser à l’accessibilité lorsque l’on construit un site. C’est pourquoi il faut éviter les polices trop originales, manuscrites ou cursives.

Choisir des polices déjà intégrées au système, sans serif et non condensées permet de ne pas charger des fichiers de police supplémentaires, et permet également de s’assurer que votre site est lisible et donc accessible à des personnes en situation de handicap.

Les extensions (ou « plugins »)

Les extensions sont souvent source d’alourdissement de votre site. Elles sont bien sûr parfois très utiles, surtout lorsque nos connaissances en création de site web sont limitées, mais on a souvent tendance à les accumuler et à oublier de les supprimer lorsque l’on ne s’en sert plus.

Encore ici, il est intéressant de se poser la question: ce plugin m’est-il vraiment utile?

Prenons l’exemple de la carte interactive de Google Maps sur une page de contact. Vous pouvez vous poser la question: est-ce que vos clients ont besoin de vous situer? Vont-ils venir vous rencontrer sur place? Souvent, une simple adresse suffit. Au besoin, vous pouvez également ajouter un lien vers la carte interactive sans l’intégrer au site.

Alors, je sais. Après lecture de cet article, vous vous dites: « Ah ben, super, donc mon site, il ne va pas avoir d’image, pas de vidéo, pas de widget, il va être ben plate! »

Eh bien non! Et croyez-moi, en tant que designer graphique, je peux vous assurer que le design d’un site est TRÈS important pour moi… Votre site peut être à l’image de votre entreprise, coloré, avec des images et illustrations optimisées, tout en ayant une empreinte environnementale faible! Il existe de multiples façons de rendre un site écoconçu attrayant et efficace. Voici des exemples de sites écoconçus que j’aime beaucoup:

https://sustainablewebdesign.org/

https://www.mountain-riders.org/

ou encore ce site répertoriant des sites écoconçus, au design cool : https://www.lowww.directory/

 

Vous l’aurez compris, il existe une pléthore de pratiques numériques responsables permettant de réduire notre impact environnemental. Et avec Patrick, notre développeur web obsédé par la pollution numérique, on pourrait vous en parler pendant des heures.

Pour en savoir d’avantage, je vous invite à consulter les mines d’informations ci-dessous, qui m’ont permis de rédiger cet article:

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