Par: Patrick Lainesse
Une de mes premières tâches, en arrivant chez QUiNTUS, a été d’acheter un ordinateur pour une nouvelle employée. Voulant bien faire les choses, je me suis plongé dans une lecture sans fin sur les impacts des choix que l’on fait au moment d’acquérir de nouveaux outils technologiques. J’en suis ressorti avec un sentiment d’impuissance, et une obsession qui m’habite encore à ce jour: la réduction de la pollution numérique.
Si la pollution numérique était un pays, elle serait le 3e plus grand pollueur au monde. Et dans son cycle de vie, c’est la fabrication d’un appareil qui est le plus grand émetteur de carbone. On estime que sa confection est responsable d’environ 90% des émissions totales qu’il produira au cours de sa vie utile.
J’ai eu beau lire des guides pour sélectionner la meilleure marque possible, j’en arrivais toujours à la même conclusion: le mieux, c’était d’y aller avec les critères qui gouvernent le reste de mes achats dans la vie de tous les jours. Il faut favoriser la réutilisation, le marché d’occasion, la durabilité, donc éviter de succomber au désir de payer moins cher.
Ces outils contiennent toutes sortes de métaux rares, dangereux, et qui sont encore trop peu recyclés. Sans compter que le système actuel nous encourage à constamment les remplacer, et les compagnies rendent trop souvent le prolongement de leur utilisation ardu, voire impossible pour quelqu’un qui n’est pas un expert en électronique. Qui a le courage d’utiliser un fer à souder pour prolonger la vie de son ordinateur portable?
Alors, comment être écoresponsable si on doit tout de même acheter un appareil?
La première question à se poser, c’est: qui va utiliser ce nouvel appareil? Un comptable n’aura pas les mêmes besoins qu’un cinéaste. Il faut donc s’informer sur les exigences minimales des logiciels les plus gourmands en ressources. On vise un peu plus haut pour que l’appareil ne soit pas désuet après quelques mises à jour, et on magasine ensuite un appareil qui rencontre ces spécifications.
Dans mon cas, je cherchais un appareil pour une designer en motion design. Un véritable casse-tête, car les logiciels dans ce domaine ont des exigences très élevées et évoluent constamment. Mes recherches dans le marché de l’usagé autour de chez moi m’ont rapidement désenchanté: il n’existait pas d’appareil usagé dans les boutiques des environs qui rencontraient les exigences minimales.
Le plus troublant, c’est que les employés dans les boutiques qui tiennent un inventaire de matériel reconditionné (ou refurbished) disent tous la même chose: ils reçoivent rarement de pièces usagées suffisamment performantes qui correspondraient à mes besoins, et quand ils en reçoivent, il n’est pas rare que ce soient les employés qui les achètent pour eux-mêmes.
On peut se réjouir de voir des pièces être réutilisées, mais alors, pourquoi est-ce que les comptoirs d’usagé sont remplis de matériel qui ne servira probablement jamais?
Un ordinateur de bureau plus vert qu’un portable
Le réflexe naturel de bien des gens, c’est d’opter pour un laptop. Il permet de travailler de n’importe où, mais à quel prix? Les portables deviennent toujours de plus en plus petits et légers, mais également difficiles à améliorer. Alors, quand l’appareil commence à ralentir, même si on peut remplacer quelques pièces ici et là, on arrive assez rapidement à la fin de sa vie utile. De plus, à performance égale, le laptop est toujours plus cher.
Quand un ordinateur devient lent, les non initiés sont rapidement tentés de simplement remplacer l’appareil. Mais en réalité, sur un vieil appareil, ajouter de la mémoire vive ou remplacer le disque dur original par un disque dur SSD peut faire des miracles. Sur un ordinateur portable, cela signifie de se débarasser des anciennes pièces, qui prendront fort probablement la route des Serpuariens.
L’ordinateur de bureau est plus flexible à ce niveau. Il a plusieurs entrées pour y placer des disques durs et de la mémoire vive. On ajoute donc des morceaux tout en pouvant continuer d’utiliser les anciennes pièces.
Qu’est-ce qu’on fait avec nos vieux appareils?
Ne les conservez pas trop longtemps, ils perdent de la valeur chaque mois. Vous avez peut-être de bonnes raisons pour les remplacer, mais ils pourraient encore convenir à quelqu’un qui n’a pas les mêmes exigences que vous. Est-ce que ce sera toujours le cas dans un an?
Si vous avez peu de connaissances dans le domaine, mais qu’une boutique offre des pièces usagées près de chez vous, je vous encourage à vous faire conseiller à cet endroit. Certains endroits reconditionnent des appareils pour les envoyer en milieu scolaire, ça vaut la peine de vous informer sur ce qu’il y a près de chez vous.
Sinon, vous pouvez rechercher l’appareil que vous cherchez à vendre pour avoir une idée du prix, et le mettre en vente sur les réseaux sociaux. Ne vous attendez pas à faire un gros coup d’argent, c’est du matériel qui perd très rapidement sa valeur!
Pour la petite histoire, je n’ai pas réussi à trouver ce que je cherchais dans l’usagé. J’ai choisi Insertech, une entreprise qui fait également de l’insertion sociale. Une autre fois, j’en ai trouvé qui correspondait à nos besoins sur Kijiji, mais dans ce cas, il ne faut pas avoir peur de l’absence de garantie, et certains se sauvent en courant dès qu’on évoque la nécessité d’obtenir une facture!
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